Tout savoir sur le traitement de l’eau potable chez les particuliers

Comment l’eau potable est-elle traitée pour les particuliers ?

L’eau est l’aliment le plus contrôlé en France. Avant d’arriver dans nos robinets via les réseaux d’adduction, elle est traitée par pré-oxydation au chlore ou à l’ozone, avant de subir une décantation, filtration et/ou coagulation-floculation, une filtration au charbon actif ou à l’ozone puis enfin une désinfection par UV ou oxydation chimique.

Dans cet article, l’équipe de rédaction de Fontaigue® revient sur les sources ainsi que les étapes de traitement de l’eau, et explore la notion de « potabilité ».

Quelles sont les différentes sources d’eau potable en France ?

Les rivières, les lacs, les nappes phréatiques et les sources naturelles sont les principales sources utilisées pour produire de l’eau potable dans l’Hexagone. Chacune de ces sources présente des avantages et des inconvénients en matière de qualité de l’eau, de quantité disponible et de coût de traitement.

Les rivières et les lacs sont des sources d’eau de surface qui ont l’avantage d’être facilement accessibles et de fournir des quantités d’eau importantes. Cependant, l’eau de surface peut être polluée par les activités humaines (agriculture, industrie, urbanisation) et nécessite donc un traitement plus complexe pour garantir sa potabilité. Les stations de traitement d’eau de surface doivent souvent recourir à des technologies avancées pour éliminer les polluants de l’eau brute.

Les nappes phréatiques sont des réservoirs naturels d’eau souterraine qui peuvent fournir de l’eau de qualité supérieure, car protégée des pollutions de surface. Cependant, l’utilisation des nappes phréatiques nécessite des précautions particulières pour éviter leur épuisement et leur contamination.

Les sources naturelles sont des points de sortie d’eau souterraine typiquement situés dans des zones montagneuses ou dans des vallées où l’eau de pluie s’infiltre dans le sol et se stocke dans des nappes aquifères souterraines. L’eau des sources naturelles est souvent considérée comme étant de bonne qualité dans la mesure où elle est épargnée par les pollutions de surface. Cependant, elle peut contenir des impuretés telles que des bactéries, des virus, des minéraux ou des substances organiques, nécessitant un traitement spécifique pour garantir sa potabilité.

En France, le choix des sources d’eau potable est réglementé pour garantir la qualité de l’eau distribuée aux particuliers.

Quelles sont les différentes étapes de traitement de l’eau potable ?

Comme son nom l’indique, le traitement de l’eau potable consiste en une série d’étapes visant à éliminer les impuretés et les contaminants de l’eau brute. Les étapes du traitement varient en fonction de la qualité de l’eau brute et des normes sanitaires en vigueur. En France, le traitement de l’eau potable est réglementé par le Ministère de la Santé et de la Solidarité.

On compte généralement quatre grandes étapes dans le traitement de l’eau potable :

1. Prétraitement : cette étape consiste à éliminer les impuretés dites « grossières » comme les feuilles, les brindilles, les cailloux et les sédiments en suspension. Le prétraitement vise par ailleurs à protéger les équipements de traitement contre l’obstruction et à améliorer l’efficacité du traitement ultérieur ;
2. Coagulation-floculation : cette étape consiste à ajouter un produit chimique, le coagulant, dans l’eau brute pour agglomérer les particules fines en suspension. Les particules agglomérées forment des flocons qui sont plus faciles à éliminer lors des étapes suivantes du traitement ;
3. Décantation et/ou filtration : on vise ici à séparer les particules agglomérées de l’eau. Cette étape peut être réalisée par décantation, où les particules sédimentent au fond d’un bassin, ou par filtration, où les particules sont retenues par un filtre. Les deux méthodes peuvent être couplées pour éliminer les particules de différentes tailles ;
4. Désinfection : cette étape consiste à éliminer les bactéries, les virus et les autres micro-organismes pathogènes présents dans l’eau. La désinfection est généralement réalisée par l’ajout de produits chimiques tels que le chlore, l’ozone ou le dioxyde de chlore. Ces produits chimiques tuent les micro-organismes pathogènes en détruisant leur membrane cellulaire.

En fonction de la qualité de l’eau prélevée, le traitement sera plus ou moins complexe, faisant appel à des procédés physiques, chimiques, physico-chimiques et biologiques. Les eaux de surface suivent généralement une filière plus complète que les eaux souterraines : dégrillage, tamisage, floculation et/ou décantation, filtration sur sable, ozonation, filtration sur charbon actif et chloration.

La « potabilité » de l’eau : une notion relative

L’eau potable est l’aliment le plus contrôlé en France, mais il faut rappeler que le qualificatif « potable » ne signifie pas que l’eau est exempte de tout polluant. En réalité, l’eau potable est une eau qui peut transporter des polluants, à condition de ne pas dépasser les limites fixées par l’Etat.

Voici, à titre indicatif, les quantités maximales tolérées pour les substances indésirables dans le décret n°2001-1220 :

• Nitrates : 50 mg par litre ;
• Hydrocarbures dissous : 1 mg par litre ;
• Plomb : 50 µg par litre ;
• Pesticides : 5 µg par la litre ;
• Aluminium total : 200 µg par litre (référence de qualité)

Ces valeurs maximales sont appliquées sur l’ensemble du territoire national, mais sur le plan physiologique, les limites « tolérables » peuvent varier d’un individu à l’autre, notamment pour un nourrisson, une femme enceinte ou une personne âgée.

Comme l’explique ce papier,  la consommation d’une eau avec un taux de nitrates supérieur à 25 mg/l peut altérer la fixation de l’hémoglobine chez le nourrisson. Aussi, une eau dans la limite autorisée en nitrates peut conduire dans certains cas à la formation de composés cancérigènes chez l’adulte.

Un papier paru sur TF1 en marge des états généraux de l’alimentation déplore que « *la qualité de l’eau en France ne cesse de se détériorer* », avec une teneur élevée en nitrates, calcaire, métaux lourds et chlore. Au-delà des dangers imputables à chaque molécule, l’effet « cocktail de polluants » n’est pas encore connu avec précision. Enfin, il faut noter que la directive européenne sur les nitrates (1991) a valu à la France deux condamnations pour « *manquement aux obligations concernant la pollution par les nitrates* ».

Pour toutes ces raisons, les consommateurs français sont de plus en plus nombreux à plébisciter des solutions de purification de l’eau potable.

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